Mécréantes

Sportivement queer ! 2/2

Léane Alestra Season 2 Episode 5

Le sport est censé prôner des valeurs d’inclusion et une dimension collective mais dans les faits… qui peut pratiquer un sport sereinement ? Ce documentaire audio en deux volets reviens sur l’histoire du sport d’un point de vue genré et balaye les problématiques liées au sexisme et aux LGBTQIA+ phobies qui balayent encore ce champ. 
Bonne écoute !


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 Léane: Bonjour tout le monde! Nous revoilà pour la deuxième partie de ce podcast sur Sport et genre. Pour cette deuxième partie, je reçois deux invités exceptionnels. La première est Marie Bongars qui est l'autrice du podcast Une sacrée paire d'ovaires mais qui est aussi kiné du sport et s'occupe depuis des années d'athlètes professionnels. La deuxième est Capucine de Muizon qui en équipe de France de roller derby en parallèle de son master de management du sport, elle est aussi membre de l'asso Graine de Footballeurs qui promeut le foot féminin. Bref, trois deux un partez !

00:01:00
 Léane: Je ne voulais pas que ce documentaire alimente la panique morale notamment autour des femmes transe et que ce soit genre un peu genre un espèce de débat en mode oui ou non. Alors c'est autres derrière on parle de vie, tu vois. J'ai eu des messages d'ados qui m'ont dit moi je suis déscolarisée à cause de ma transidentité. Là je suis en pleine transition. Je pense que d'ici quelques mois on va m'interdire les compétitions sportives. C'est dangereux pour ma vie. En fait, ce jour je suis déjà en dépression, je suis déscolarisée. C'est mon seul espace social. Je veux faire quoi? Quoi?

00:01:25
 Capucine: Faire du roller derby?

00:01:27
 Marie: Mais voilà, c'est une carrière tracée !

00:01:33
 Marie: Bonjour, je m'appelle Marie Bongars. J'ai. J'ai 33 ans. Je travaille à l'INSEP et auprès de la Fédération française de judo. Je suis kiné, kiné du sport depuis treize ans maintenant et donc j'ai voulu dans le sport de haut niveau depuis un petit peu avant parce que même j'étais stagiaire dans le sport de haut niveau avant et donc à côté je travaille sur les réseaux sociaux, sur ma page perso, sur les femmes et les minorités dans le monde.

00:01:59
 Capucine: Moi c'est Capucine Jourdain, j'ai 25 ans, je suis étudiante en management du sport, bien dans le thème et je suis joueuse de roller derby depuis plus de dix ans maintenant. J'ai commencé en 2012 à Lorient, chez les morues de Lorient que Marie connaît. Oui, on a découvert ça tout à l'heure et avant de faire du roller derby, j'ai fait beaucoup de sport différents. Je changeais un peu de sport tout le temps et j'ai vraiment accroché au derby, notamment grâce au fait que c'était un espace très libre sur les questions LGBT et les questions du féminisme. C'est mon premier pas dans la communauté LGBT. C'est fait par le sport et par le roller derby. Donc je pense que ça, au delà du sport, c'est aussi ce qui m'a fait autant apprécier ce milieu.

00:02:39
 Léane: Est ce que tu peux dire un peu pourquoi le roller derby ça t'a permis d'appréhender ces questions là? Est ce que c'est parce que tes coéquipiers, dans tes coéquipiers et coéquipières, il y avait des personnes queer?

00:02:48
 Capucine: Moi du coup, je viens de Larmor Plage, à côté de Lorient. C'est une petite ville un peu bourgeoise, un peu catho, un peu de droite quand même. Et je viens d'une famille qui est très très cool sur ces questions là, du côté de ma mère, très catho du côté de mon père. Donc on était déjà sur une petite petite double vie déjà au sein de ma famille et du coup moi mes amis d'école, c'était vraiment ben classique. Les filles traînent avec les filles, les garçons traînent avec les garçons, tout le monde est hétéro et tout Dans le sport, ça a toujours été un peu comme ça aussi. J'ai un frère jumeau donc j'ai fait du sport avec lui, donc j'ai été la fille dans l'équipe de foot, la fille dans l'équipe de rugby, la fille au tennis. Et en fait, j'ai changé de sport presque tous les ans parce que je ne me trouvais pas du tout à ma place quoi. C'était pas très fun. J'ai découvert le derby grâce au film Bliss que mon oncle m'a passé, qui est un film avec Eliott Page réalisée par Drew Barrymore qui présente le roller derby un petit peu. Et déjà, rien qu'en regardant le film, je me suis dit il y a un truc avec ce sport quand même, ça a l'air un peu différent. Il y avait tout l'aspect très familial de l'équipe, il y avait l'aspect fête, l'aspect non-jugement en fait. Genre ça parlait de tout rien que dans le film, ça parlait absolument de tout, sans tabou, et du coup ça m'a déjà fait accrocher au delà de trouver le sport vraiment canon. Et du coup, quand j'ai commencé, moi je suis vraiment venue sans trop savoir à quoi m'attendre. J'avais quatorze ans donc à l'époque le derby existait en France depuis deux ans à peine. C'était encore assez assez roots. À Lorient, on s'entraînait sur un skatepark derrière le stade de foot. Enfin, c'était vraiment dégueulasse quoi. C'était en pente, c'était sur un terrain de hand, pas du tout fait pour du roller, mais c'était le seul espace qu'on avait trouvé. C'était ça ou sur un parking de géant à lanostérol, un peu loin quoi. Et du coup, je suis arrivée dans ce milieu là. Et il y avait des punks, des barbouzes, des gens ultra corpo, des lesbiennes et des hétéros. Et enfin, et en fait plein de gens que moi je n'avais jamais vu dans ma vie. De l'art moyenne un peu bourgeoise et catho quoi. Et du coup, du coup, j'ai un peu eu un choc genre ouais mais tous ces gens existent et sont cool. Moi donc j'avais vraiment bas, j'étais vraiment un petit genre j'ai la vie vraiment quatorze encore et j'étais en plus du coup la seule mineure en France à cette époque là. Vraiment, c'était en train de se développer et comme c'était très punk et tout et pas trop jeune mais. Mais j'ai réussi à faire un peu ma place et en fait, en allant sur des événements, en rencontrant d'autres équipes, j'ai vu des lesbiennes et c'était la première fois que je voyais des lesbiennes en fait, genre elles se baladaient dans le gymnase comme ça, elles se tenaient la main, elles se rouler des pelles et moi je disais genre mais il y a personne qui la regarde à part moi. Alors qu'est ce que c'est que ça? Pourquoi ça me fait autant d'effet aussi? Genre j'avais genre des admirations pour des joueuses? Ben non, c'était vraiment des crush quoi. Enfin c'était mes premiers crush mais je le savais pas encore. Et en fait, j'ai réussi à conscientiser tout ça grâce à mon évolution dans le derby, grâce au fait de grandir en tant que joueuse et en tant que jeune femme dans le derby quoi. Et en fait, il n'y a jamais eu aucun jugement. J'ai jamais entendu quoi que ce soit de négatif sur ces questions là dans mon équipe ou dans mon club. Et c'était des sujets qui n'étaient pas trop. Pas abordé dans ma famille et dans mes groupes de potes. Du coup, c'était hyper cool parce que c'était un peu naïf aussi. Mais. Mais c'était super de pouvoir grandir avec cette idée qu'en fait. Ah ouais, ça ça existe. Genre je le découvre là et c'est ok. Genre moi les premières expériences que j'ai avec la commu LGBT, il y a genre il n'y a pas de point noir quoi, c'est genre ah ben ouais, c'est super, on est là, on existe, vas y, viens.

00:06:06
 Marie: Voilà. Et clairement, on en parlait un petit peu en off avant, mais donc on a dû se croiser au moins avec un psy. Est ce que moi, par le fait des choses, j'ai habité à Lorient aussi et j'ai fait des surveillance médicale à un moment pour l'équipe des morues aussi et j'avais pas encore cet engagement féministe que j'ai à l'heure actuelle. Mais vraiment ce que tu disais, il y a deux choses. Il y a le fait d'avoir une communauté que tu ne vois pas forcément au quotidien, et là tu avais cette communauté qui se créait sur le terrain, qui était hyper inclusive et où genre vraiment tout le monde se sentait bien parce que moi, mes potes qui étaient plus dans le milieu de la voile là bas, qui est donc hyper bourgeois et tout ça, alors bon, enfin bourgeois et pas vraiment, mais bon, peu importe, c'est pas le, c'est pas le, c'est pas le débat maintenant, mais vraiment tout le monde était accueilli les bras ouverts, on se sentait bien, c'était vraiment top. Et vraiment cette histoire aussi de prise de conscience quoi, c'est vraiment de se dire ouais cette communauté elle existe et tout le monde est égal sur le sucre, sur le terrain, c'est hyper agréable. Enfin vraiment une safe place ultime stand up.

00:07:01
 Capucine: Oui oui. Et du coup, pour moi, c'était vraiment exceptionnel quoi, d'arriver là dedans? Et en fait, pourquoi le derby et. Et cette place après le terme de siffler, c'est un terme controversé. Souvent les gens qui disent que c'est une siffler ce qui s'autoproclame ça se passe sont souvent problématiques, mais en tout cas c'est un lieu où tout le monde a le droit d'exister. Et pourquoi c'est ça? En fait, c'est parce que le derby, c'est un sport autogéré, alors si on fait, on ne va pas partir en cours d'histoire. Le derby, ça vient d'un autre sport qui s'appelle le qui a plusieurs noms le roller catch féminin, catch féminin sur rouleur, course, catch, etc. Dans les années 20, c'était mixte, c'était juste des gens sur un vélodrome qui se couraient après en patins et qui s'attraper par les cheveux et qui se mettaient des roustes. Enfin c'était n'importe quoi. C'est dans les années folles à comment se défouler, on va se mettre sur patins et on va se se foutre sur la gueule. Voilà.

00:07:55
 Léane: Faut avoir l'idée quand même.

00:07:56
 Marie: C'est clair, c'est indéniable.

00:08:07
 Capucine: Donc c'est tombé une première fois un peu dans l'oubli. La désuétude c'est revenu dans les années 70-80, mais plutôt organisé par et pour les hommes. On sexualise vachement les joueuses en faisant en fait du catch féminin sur roller et à la façon du catch. C'était un truc très scénarisé, avec des surnoms, avec des petites tenues, des bas résille et compagnie, avec du maquillage et tout. Donc ça, ça a marché un temps et ça s'est arrêté aussi. Et en fait, au début des années 2000, entre 2003 et 2005, il y a des femmes aux Etats-Unis qui ont dit ce sport. Il était quand même assez cool en vrai. Est ce que juste on se le referais pas quoi. Mais entre nous, genre pour nous et en fait elles ont gardé au début le côté entre gros guillemets folklorique d'avoir des surnoms, du maquillage, des petites tenues et tout ça. C'est un truc qui se perd petit à petit au fur et à mesure que ça se professionnalise, que ça synthétise. Mais c'est vraiment là que le derby prend son ancrage. En fait, c'est les femmes qui se réapproprient un sport dans lequel elles étaient sexualisées et utilisées comme une source de divertissement pour se faire plaisir. Et du coup, ça s'est fait tout à fait en dehors des instances fédérales officielles parce que c'était vraiment des marches féministes un peu punk underground de réappropriation. Ça c'est marrant, on aime bien, mais on le fait pour nous. Et le slogan de la fédé internationale qui était à l'époque du coup la fédé américaine mais qui a grandi, c'est bie de ce que tu as fort de scato et c'est pareil pour les joueurs russes quoi. En fait ça a grandi comme ça et après ça s'est développé énormément grâce au film Bliss de Drew Barrymore avec Elliott Page, parce que ça a été une vitrine pour tout le reste du monde. En fait, en dehors de l'Amérique du Nord, les personnes qui se sont organisées en France, notamment pour faire du roller derby, et bien c'est pareil. C'est des gens qui se sont sortis des instances, des formats un peu classiques du sport, fédérés, qui ont pas formés des clubs qui ont formé des associations et qui se sont auto organisés. Et en fait du coup, tout le développement du roller derby, c'est une histoire un peu associative, communautaire, de plein d'initiatives associatives qui se donnent la main pour s'aider, qui se qui s'organisent des matchs entre elles et cetera. Et c'est que bien plus tard en fait. Donc derbies en France, c'est 2009 2010, je dis bien plus tard, mais c'est cinq ans plus tard à peu près que le roller derby a fini par rejoindre la Fédération française de roller et de skate. Avoir des vrais à rejoindre aussi des clubs à Lorient. On a rejoint le club de patinage de Lorient pour pouvoir avoir accès à un gymnase par exemple. Enfin, pour des questions pratiques, opérationnelles, on est repassé un petit peu par ces schémas là, mais on avait déjà en place nos fonctionnements, nos valeurs, nos chartes, et cetera. Et du coup, on a su, je trouve, quand même vachement présent. RV ça par rapport à d'autres sports, des équipes qui s'organisent de manière un peu militante mais au sein de sports ultras fédérés et ultra institutionnels.

00:10:54
 Marie: Ça, ça c'est hyper intéressant parce que à l'heure actuelle, l'ensemble des sports en France et à l'international sont quand même vraiment régis par des fédérations. Alors je parle en mon nom propre, je ne parle pas au nom de la Fédération française de judo ou non de l'INSEP, que ça soit bien clair. Mais c'est politisé à fond. C'est politisé, oui, mais politique, pas politisé. C'est politique justement. Ouais, c'est ça. C'est bien qui est bien différent. Et c'est ça qui est super intéressant dans le roller derby, c'est qu'en fait t'es parti presque d'une mouvance qui était politisée et qui s'est rejoint au sein d'un sport. Alors qu'en fait, à l'heure actuelle, les sportifs et les sportives tentent de politiser un petit peu leurs leurs sports, leurs pratiques et leurs personnes, mais sont souvent se retrouvent souvent face à un mur qui est le système fédéral, le système international.

00:11:36
 Léane: En fait, si j'ai bien compris et si je résume, le roller de rugby c'est fait sur mesure, selon ses propres envies et selon ses propres aspirations. Et ensuite a dit à la fédé tu prends c'est à prendre ou à laisser et les autres sports essayent dans une petite boîte déjà définie d'agrandir un peu les murs de la boite et galère parce que le cadre a déjà été posé. Et justement, belle transition. Est ce que tu peux nous parler un peu plus de ce cadre Marie?

00:12:07
 Capucine: Oui, le cadre comme je le disais, en fait il est très politique en fait. C'est à dire que quand on voit les instances fédérales où ce sont des hommes politiques qui se sont mis au sport enfin, ou qui se sont intéressés au sport, pas la pratique à la direction ou qui utilisent le tremplin du sport pour atteindre un milieu politique. On voit énormément de présidents, de fédérations qui se retrouvent ensuite dans des ministères ou dans des instances politiques. Et moi, ce que je vois beaucoup à l'échelle de l'ensemble des fédérations, c'est des personnes qui se servent du sport à leurs propres desseins plutôt que d'aider des structures qui sont faites de sportifs et de sportives qui pratiquent leur sport mais qui aussi pratiquent un travail en fait, c'est à dire que c'est leur travail. Et ça je pense que c'est ce qu'on oublie quand on n'est pas dans le milieu du sport, quand on est juste consommateur, consommatrice de du sport. Et c'est pas péjoratif quand je dis ça. Mais je pense que c'est bien important d'avoir en tête que des personnes qui sont millionnaires comme les footballeurs dont on parle à l'heure actuelle avec la Coupe du monde, c'est une infime minorité et que, à l'heure actuelle, tu as des sportifs et des sportifs en équipe de France qui sont précarisés à l'extrême, qui sont obligés d'avoir un ou deux métiers, qui sont obligés d'arrêter le sport parce qu'ils n'ont pas les moyens de faire, de pratiquer leur sport à l'international. Et ça, en fait, je pense qu'il faut vraiment le garder en tête, que c'est compliqué. Ensuite, par rapport aux féminismes, à l'inclusion dans les fédérations sportives, on est aux balbutiements, mais c'est même pas les balbutiements, c'est vraiment on est où? On est en train d'entrouvrir une porte d'une maison qu'on a laissée à l'abandon depuis des centaines d'années quoi. Et donc on commence à se dire ah mais oui, c'est vrai qu'il y a des menstruations à gérer, donc ça veut dire que ces personnes qui font du sport ou en fait fonctionnent peut être un peu différemment des modèles d'homme qu'on a pu avoir au préalable. Donc on voit grâce au sport professionnel parce que c'est la réalité et un sport professionnel est égal à argent. Là je parle du foot, quand c'est des équipes féminines, il se sont dit bah tiens, elles ont tendance à plus se blesser pendant l'heure à certains moments de leur cycle, on va s'y intéresser. Et donc maintenant l'ensemble des des fédérations commencent à s'intéresser au sujet. Mais voilà, là on en est juste là, c'est à dire à se dire ah tiens, il y a des personnes qu'on leur règle en fait quand elles font du sport.

00:14:16
 Léane: Il y avait un sujet en fait, il y a peut être un truc à penser, c'est que c'est pas des hommes.

00:14:21
 Marie: Ouais, c'est ça, c'est ça. Et je sais que par exemple, on est très peu de femmes, nous, dans les staffs médicaux, même dans les instances sportifs en général, ça il y a en fait, on explique un petit peu le problème des gens rien qu'en disant ça, c'est principalement des hommes blancs de plus de 50 ans qui s'occupent, qui s'occupent des fédérations et qui sont qui travaillent dans les fédérations. Voilà, déjà je pense que là on a déjà là le problème initial. Moi je suis une des seules femmes dans le staff et il y a trois ou quatre ans, j'avais soulevé cette problématique des menstruations parce qu'en fait j'avais des athlètes qui, régulièrement en compétition, me disaient venez voir, Ils me disaient bah j'ai mes règles, c'est sais, enfin c'était prévu. Ben non, c'était pas prévu. Ok, d'accord, pas de soucis tu vois. Genre je te dépanne parce que j'ai toujours ce qu'il faut sur moi, mais par contre il faut qu'on en parle, tu vois qu'on explore le truc, c'est pas normal que ça arrive complètement. Ah mais ça me fait toujours ça. Ben ouais.

00:15:07
 Léane: Mais c'est pas normal.

00:15:08
 Marie: Ou des personnes qui vont dire mais moi j'ai plus de menstruations depuis cinq mois, t'es enceinte? Ben non. Ben même chose, il faut qu'on prenne en charge ça. Et en fait, c'est juste parce que moi je suis allée voir mes collègues qui ont été très réceptifs par ailleurs en leur disant bah en fait il faut qu'on fasse quelque chose et depuis nous à la fédération de judo en tout cas, je sais que notre médecin a mis en place un échange avec une gynécologue, avec des spécialistes, avec les athlètes directement. Mais voilà, on en est là quoi.

00:15:31
 Léane: Oui, c'est le tout début. Il y a en plus, ça se retrouve absolument partout parce que ça se retrouve sur le plan nutritionnel, des soins aussi, du matériel. Moi je me souviens que j'ai fait du triathlon et j'ai eu le premier vélo adapté à la morphologie féminine du coup qui coûtait beaucoup plus cher et que ça. Terra donc c'est en fait c'est pareil. On en avait parlé un peu mais donc pendant longtemps si t'avais une coupe afro, tu pouvais pas mettre de bonnet de piscine et participer aux compétitions piscine. Enfin en plus ça ça couple à plusieurs plusieurs oppressions. Mais voilà, ça c'est hyper large, ça touche le matériel, la nourriture, les plans d'entrainement, tout, tout, tout le soin et cetera. Et justement, est ce qu'on peut un peu aussi parler de ce cadre et de comment ce cadre et ultra binaire dans le sport donc homme femme? Et il y a une présomption d'hétérosexualité qui est très forte dans le milieu du sport justement parce qu'il y a une proximité des corps, par le fait que quand on va en stage, on dort dans des dortoirs, par le fait qu'on se change dans les mêmes vestiaires, et cetera, et du coup il y a un gros malaise autour de ça. Et la transidentité vient en plus créer une une panique morale dans un contexte qui est déjà très très binaire, donc je ne sais pas qui.

00:16:42
 Marie: Déjà, partons sur une base simple le milieu du sport et LGBT phobe. Voilà, ça c'est la base du truc. Qu'on soit clair après hétérosexuel, je ne suis pas tout à fait d'accord parce qu'il y a une énorme proportion de femmes lesbiennes dans le sport de haut niveau.

00:16:57
 Léane: C'est une question aussi pourquoi il y a autant de lesbiennes dans le sport de haut niveau?

00:17:00
 Marie: La proximité en fait, c'est que du coup en fait ça rejoint un petit peu ce que tu dis. Je pense que je ne sais pas si c'est le fait de passer plus de temps entre femmes aussi quoi. Tout simplement, on est peut être moins dans des cercles hyper binaires. Enfin je ne sais pas. Toi tu es peut être un peu plus de réponse que moi.

00:17:15
 Capucine: Mais moi c'est une question que je me pose beaucoup en fait, de voir que j'ai l'impression. J'ai voulu du coup dans le roller derby et aussi dans le foot, j'ai l'impression que dans le sport je croise toujours plus de lesbiennes, mais pas forcément à haut niveau en tout niveau en fait. Et ça me pose vraiment question de me dire mais est ce que les femmes hétéros font moins de sport? Je ne crois pas. Est ce que les femmes hétéros font moins de sport d'équipe? Je sais pas. Pour moins de sport en club licencié? Est ce que faut savoir que le sport qui est le plus pratiqué en France par les femmes, c'est la course à pied? Pourquoi? Parce que la course à pied, ça se fait tout seul dans son coin. Il n'y a pas besoin de prendre des licences, il y a pas besoin d'engagement. Et du coup, c'est bien pratique pour beaucoup de femmes qui ont pas le temps de s'engager sur du sport auprès d'un club. Enfin, en fait pour moi ça pose vraiment question pourquoi est ce que les lesbiennes vont plus vers le sport d'équipe que les autres? Après, moi mon expérience personnelle me fait dire que ben ouais, en fait tu passes plein de temps avec des meufs ou des personnes qui sont genre trop fortes dans leur sport. Trop cool. Tu tenchi ensemble sur le terrain, tu rigoles ensemble à la fin. Enfin évidemment que ça t'ouvre aussi à beaucoup plus de rencontres et que ça peut peut être déclencher aussi plus de prise de conscience sur sa propre sexualité.

00:18:23
 Marie: Je pense qu'il y a plusieurs trucs. Il y a aussi le fait qu'il y a un besoin de communauté. Je pense qu'il y a aussi le fait que les lesbiennes s'en foutent aussi plus des injonctions à la féminité en moyenne, puisqu'elles sont moins, elles sont moins influencées par le regard et les masculins et les injonctions du coup. Moi j'ai rencontré beaucoup de femmes dans le sport qui ont arrêté parce que au bout d'un moment elles développé trop de muscles, elles développé une silhouette ou on leur disait qu'elle n'allait pas trouver de copain. Et en fait je pense que juste les lesbiennes sont ont plus de liberté sur ça et peuvent se dire ben moi la performance m'importe beaucoup plus que mon image physique parce que sur le marché de l'amour entre guillemets, je ne dépendent pas de ça ou beaucoup moins parce que je pense qu'il y a quand même des injonctions mais, mais peut être moins.

00:19:03
 Marie: Et je pense que tu l'as dit un petit peu en introduction. Capucine aussi, c'est que toi, quand t'as fait la découverte du roller derby, tu as vu en fait des modèles aussi de femmes qui s'aimaient ou qui se fréquentaient et tout ça. Alors que quand tu pratiques pas le sport, en fait tu les as pas forcément ces modèles entre guillemets de femme lesbienne. Alors que quand tu rentres à l'INSEP, quand tu rentres dans les équipes de France, alors c'est parce que c'est le haut niveau que je connais. Mais même sur le sport amateur, effectivement, quand tu as des groupes de femmes en plus, où on se rend compte Ah ouais, en fait les meufs, elles ne sont pas tout le temps obligées de se tirer dans les pattes. En fait, elles peuvent faire des trucs de ouf toutes ensemble, elles peuvent être solidaires, elles peuvent partir en déplacement, vivre en communauté et tout ça en fait. Et ça, on ne nous l'apprend pas. Parce qu'en fait, on nous a toujours dit qu'on ne pouvait pas être solidaires les unes avec les autres. Et là, en fait, à tout ce truc là, et en plus tu gagnes, en plus tu performe, en plus tu es. Tu étais forte dans ce que tu fais, quoi, tu es meilleure que les hommes. Parfois tu as si on est sur des réflexions binaires, parce qu'en plus c'est la base du truc, toujours comparer le sport dit masculin contre le sport dit féminin, alors que pour moi aussi c'est une vaste connerie. Il y a peut être ça aussi qui se fait. C'est vraiment ces modèles et le fait de se sentir non jugé par rapport à son corps aussi. Et comme tu le disais, les nanas en fait, c'est que tu arrives dans ces communautés. Nous en plus au judo on est une une, on pratique un sport qui va d'une catégorie de moins de 48 kilos à plus de 78 kilos, donc tu as des gabarits de 46 kilos. Donc souvent c'est des filles qui font moins d'un mètre 60, qui sont assez menue à des athlètes qui font 160 170 kilos en terme d'inclusivité physique. En tout cas pour moi on a enfin c'est top quoi, le judo pour pour ça. Donc tu as ça en plus, on est jamais dans le jugement des corps parce que tous les modèles de corps sont présents dans cette pratique et ça, ce qui est hyper important aussi quoi.

00:20:41
 Capucine: Et ça c'est vrai dans le roller derby aussi, tous les types de corps vont avoir leurs avantages et leurs inconvénients dans le jeu, parce que c'est un jeu qui allie de la stratégie, de la dextérité et de la technique, de la force. En fait, tu peux vraiment toujours tirer ton épingle du jeu en fonction de ton gabarit, et c'est ça qui contribue aussi vraiment à créer des espaces qui sont vraiment inclusifs par la suite. Je pense que pour le foot, tu vois, c'est ou pour le basket, ou pour des sports où le corps est un peu plus normé. C'est plus difficile d'avoir des équipes avec beaucoup de différence au niveau des corps. Et en fait c'est ça qui est ce qu'il y a, ce qui est intéressant au sein d'une catégorie, tu peux avoir en plus 78, tu vas avoir en fait des femmes qui font un mètre 80 et 85 90 et qui sont plutôt charpenté, c'est à dire assez musculeuse et tout ça. Et tu vas avoir plutôt des femmes qui sont grosses aussi en fait. Mais en fait les femmes qui sont grosses battent parfois les femmes qui sont jugées athlétiques. Donc en fait, en plus, ce truc là de c'est pas forcément celle qui va correspondre la plus aux standards de beauté ou aux standards que tu attends d'une athlète parce. Ça c'est aussi un autre sujet. Qui qui vont gagner à la fin du truc. Et ça c'est. Enfin, moi c'est ce que j'aime beaucoup dans le judo par exemple.

00:21:47
 Capucine: Aussi, je trouve que dans les sports où t'as beaucoup de corps différents, c'est aussi, et c'est important de le dire, les sports où c'est le plus facile d'être inclusif au niveau des personnes non-binaires et trans. Parce que du coup cette excuse de ou aimer les femmes transe, elles ont des muscles entre guillemets d'hommes et du coup elles sont forcément plus fortes. Et en fait, dans le roller derby, on est là genre bah en fait ça ne sert à rien d'être plus fort, enfin genre vraiment littéralement. Oui oui, tu peux faire le bulldozer, mais ça ne fera pas de toi une meilleure joueuse en fait. Donc ça casse un peu ces arguments là et ça fait du bien en fait de pouvoir juste avoir cette carte genre contre nous on me. Non ton argument il est nul.

00:22:23
 Léane: Mais c'est exactement ça que je me disais, c'est qu'en fait on l'histoire du sport etc. Le sport à la base s'est quand même développé pour mouler une espèce de virilité masculine et du coup a été créé pour mettre en avant des caractéristiques qu'on connoter comme masculines, comme l'explosivité, un truc comme ça et beaucoup moins l'endurance et d'autres qualités qui pourraient être entre guillemets énormes, guillemets féminines. Et du coup, je pense que peut être que la question vraiment, elle réside de dire et nous on vous laisse vos vos sports, enfin je dis ça, là, pour les amateurs qui ont tout à faire parce que effectivement quand t'es professionnel, c'est pas du tout les mêmes enjeux, mais je pense à l'avenir dans un horizon lointain, faire comme le roller derby et inventer nos sports. Des sports qui mettent en avant d'autres caractéristiques comme l'intelligence, la stratégie, l'esprit d'équipe plutôt que la force, l'explosivité, etc. Et aussi, je pense que c'est c'est 100 comme modèle parce que même en terme de valeurs, le roller derby, il t'apprend à faire des trucs en équipe, il t'apprend enfin à en parler très bien. Et alors que moi j'ai fait par exemple beaucoup de natation et la natation, c'est super individuel. D'ailleurs c'était très hétéro, moi il y avait et gros tabou et très très hétéro et fallait choper l'autre, le nageur un peu stylé, tu vois. Et donc là, c'était vraiment répéter les mêmes mouvements, être en compétition à la fois avec les gens de ton club et à la fois avec les gens des autres clubs. Donc il y avait quand même un esprit de club qui était là parce que on faisait beaucoup de stages, on partait ensemble et tout. Mais je pense que ça n'a rien à voir avec les sports collectifs et je n'en ai pas fait donc donc je ne sais pas. Mais peut être qu'en fait le problème c'est un les sports individuels et deux le fait qu'on ait cet esprit de compétition perpétuel.

00:24:04
 Marie: En fait, les sports, ils se sont fondés sur ça en fait, sur la compétition, sur la recherche de performance. Donc en fait réinterroger ou interroger, en tout cas une inclusion ultime, totale. En fait, c'est réinterroger ce qui a créé le sport. Et je pense que c'est ça en fait qui agace beaucoup les instances sportives à l'international, c'est que se dire mais comment est ce qu'on va faire? C'est pas possible parce que c'est réinterroger un mode total et que là ils prennent en panique des décisions qui sont infondées, qui sont qui sont fondées. Il y a eu beaucoup la question des personnes transgenres, l'inclusion des personnes transgenres avec des exemples qui surviennent aux États-Unis en fait, mais pour moi, on est complètement à côté de la plaque sur ces sujets là, parce qu'en fait on n'a aucun recul, que c'est des personnes qui prennent des décisions à la va vite, C'est pour moi, c'est infondé, c'est infondé, c'est des polémiques pour en cacher d'autres, parce qu'il y a ça en fait. C'est à dire qu'on va se demander si une femme transgenre va pouvoir faire du sport avec les femmes cisgenre. Mais par contre, à côté, on ne va pas travailler sur le dopage à l'international, sur la corruption au niveau au sein des fédérations, sur ce genre de choses qui sont monnaie courante et pour moi en fait se s'accaparer et polémiquer autour de sujets sur lesquels on n'a pas de recul, pas de recherche scientifique, on traumatise des corps, on créé des examens non consentis, parfois des chirurgies non consenties, et cetera, sans avoir aucun recul. Pour moi, c'est une problématique pour l'instant qui est traitée de façon.

00:25:23
 Léane: Catastrophique en fait. Enfin, pour moi c'est pas une histoire de est ce que le problème c'est le sport indiv? Est ce que le problème c'est les sports de force? Le problème? C'est le même problème que pour tous nos problèmes, c'est la société si normée, hétéro, patriarcale, binaire. C'est ça le problème, parce qu'en fait c'est cette société là qui veut que les hommes soient plus forts que les femmes. Ce qui fait que quand t'as une meuf comme caster Samia qui sur performe, il y a un problème. Il faut trouver ce problème au niveau anatomique. Mais quand t'as un mec comme Michael Phelps qui sur performe, c'est un don, c'est une star, il a juste trop de chance et il bosse de ouf. Donc en fait, le problème il n'est pas dans les sports, il est vraiment dans comment on retrouve les oppressions sociétales dans le sport et comment dans le sport ça passe beaucoup mieux quoi. Enfin, dans le sport, on se permet beaucoup plus de choses. Et en fait, pour moi, le milieu sportif, c'est un peu un exemple macro de toutes les oppressions qu'il y a dans notre société où elles sont décuplées parce que y a vachement moins de garde fou et tout. Et et c'est ça le vrai problème. Et tu vois les exemples, le casters c'est mis à mal gueule, fesses. Moi c'est un truc qui me met hors de moi tout le temps parce que ben ouais, casters c'est Mounia, ben elle ferait du plus de testostérone naturelle mais en fait c'est pas hyper alerte. Toutes les femmes produisent de la testostérone et tous les hommes produisent des oestrogènes. Juste dans des quantités différentes. Et en fait, ça arrive que ton corps et produise plus ou moins d'une hormone. En fait c'est genre juste la différence des corps. Genre on est pas les corps ne peuvent pas être mis dans des cases. Et quand tu commences à essayer de mettre dans des cases et de limiter numériquement ce genre de truc, ça ne marche pas. Et demander à caster Sélénia de prendre un traitement pour abaisser un traitement du coup pas naturel pour abaisser son taux de testostérone naturel, pour que ça rentre dans la case, pour qu'elle sous performe, pour qu'elle arrête de faire peur aux hommes qui ont peur de perdre contre une meuf. Ben ça devrait mettre en colère tout le monde en fait, et même les hommes. Parce que quand Michael Phelps, il a un corps qui fabrique beaucoup moins d'acide lactique que les autres, ce qui fait qu'il n'a jamais de courbatures, Qui peut participer à beaucoup plus de course de natation pendant une compétition? Qu'il peut s'entraîner plus que tout le monde, qu'il a une envergure qui n'est pas normale, qu'il a des chevilles hyper relax qui lui font comme des palmes. Là, on ne va pas lui demander Tiens, prends ça pour te donner des courbatures, pour pouvoir t'entraîner comme tout le monde en fait. Genre c'est là le deux poids deux mesures, c'est illimité pour les hommes. Genre ton corps n'est jamais limitant pour les hommes et pour les femmes. C'est attends là c'est trop stop. Et en fait c'est ça qui est mind blowing pour moi, c'est qu'on a vraiment ces deux cas. C'est la même chose. C'est genre un corps qui donne un avantage sportif et en fait le traitement n'est pas du tout le même et c'est là qu'il faut se dire stop quoi.

00:27:59
 Marie: Ce que tu dis par rapport à ces médias donc pour remettre peut être dans le contexte que c'est une championne d'athlétisme Sud-Africaine qui a été double championne olympique, trois fois championne du monde du 800 m et mais elle l'a été machin, un jour la Fédération internationale d'athlétisme dit comme tu l'as dit, qui a piscine? Ouais, c'est quand même bizarre, elle est quand même drôlement forte. On va lui interdire de courir, mais par contre seulement alors pas sur les championnats d'Europe championne du monde, mais aux Jeux Olympiques qui est quand même pour tous les sportives et sportifs le Graal. C'est à dire que vraiment, l'objectif c'est bien d'être championne du monde, évidemment, mais l'objectif c'est quand même d'être championne olympique. Donc en fait, tu lui coupes une compétition qui n'arrive en plus que coûtent tous les quatre ans. Donc en fait, c'est vraiment des plans de vie qui s'échafaude autour d'une performance olympique. Et là tu ne pourras pas courir. Il y a certaines distances sur lesquelles tu vas pouvoir courir. Bah déjà pourquoi dites moi pourquoi? Enfin tu vois. Genre est ce que du coup il y a des études scientifiques qui ont montré que à partir d'un certaine distance, les différences. Enfin bref, non évidemment non, tu dis mais elles ont décidé ça, un truc discriminant qui n'est pas validé par les instances sportives internationales. C'est à dire que la Fédération internationale d'athlétisme a dit non, elle ne peut pas concourir. Le CIO, donc le Comité international olympique a dit mais non, on n'en est pas d'accord parce que c'est discriminant, on s'en fout. Voilà, fin de l'histoire. Tout le monde rentre chez soi et elle, elle reste chez elle par contre. Et tu as ce truc là. Tu te disais avec Michael Phelps, je crois, qui est huit fois champion olympique de natation.

00:29:19
 Marie: Enfin, c'est peut être le plus médaillé des Jeux Olympiques et ça remet en place. Moi, quand c'est sorti ces premiers trucs là, pour être au contact des sportifs de haut niveau depuis dix ans, ce ne sont pas des personnes normales, les sportifs et les sportifs de haut niveau. Alors normal, on va pas partir sur la définition normale et tout ça c'est vraiment même chose entre guillemets et cetera. Mais moi demain, si je commence à courir tous les jours, je ne vais malheureusement pas être championne olympique du 100 mètres. C'est à dire qu'il y a plein de choses, plein de paramètres génétiques, psychologiques, d'entraînement psychologiques qui se mettent en place pour être une championne ou un champion et en fait restreindre ça contre des personnes. Mais clairement, ce sont des attaques contre les personnes intersexes, contre les personnes trans, et cetera. Parce que prenez, j'ai moi, les premiers trucs qui m'est venu en tête, c'est à ce moment là. Si vous voulez tout normer, faites une prise de sang à tous les athlètes avant le début de chaque compétition et vous allez bien voir, évidemment. Moi j'ai vu des athlètes. Tu parlais de la testostérone, il y a plein d'athlètes féminine ou masculine ou masculins qui n'ont pas des taux normaux entre guillemets de testostérone ou d'autres hormones, parce que ce ne sont pas des personnes normales, parce qu'en fait c'est comme ça et que, à ce moment là, sinon supplémenter en hormones toutes les personnes qui ne rentrent pas dans des standards qui ont été prédéfinies et là on se rend bien compte de l'aberration.

00:30:30
 Marie: Mais en plus c'est absurde. On va pas commencer à interdire le sport aux personnes qui ont grandi à la montagne parce qu'elles développent plus de globules rouges, genre c'est sans fin, c'est absurde effectivement. Et en plus on n'oublie pas quand même l'histoire du sport ou des sports où ont été interdits aux femmes très spécifiquement des sports où elles commençaient justement à être trop fortes. On leur dit ah ben non, en fait, votre biologie vous empêche. Ah bah tiens, c'est bizarre, je le fais quand même, mais euh. Et du coup oui, c'est un gain de temps, sinon vous ne pouvez plus être enceinte après. Et à ce moment là, tu vois par exemple, si on regarde les finales du 100 et du 200 mètres, il y a quasi exclusivement des personnes noires. Parce qu'en fait on sait que dans leurs fibres musculaires, elles ont plus de capacité explosive qui est indispensable pour cette distance. Mais du coup, on fait quoi? On a interdit aux personnes noires de courir le 100 mètres parce qu'elles ont des prédispositions génétiques aussi.

00:31:14
 Léane: Mais là, disons, ils ont essayé de tenter un bah ce que ça les embête aussi quand même.

00:31:22
 Capucine: Ce qui est ridicule, c'est de vouloir absolument à tout prix croire qu'il y a une norme du corps, mais il n'y en a pas. Et en fait, le sport c'est un truc injuste, genre le sport de compétition en haut niveau, c'est injuste, ça existe pas. La justice là dedans c'est tu vas avoir des avantages physionomique ou tu vas avoir des avantages d'entourage qui te soutiennent ou. Tu vas avoir des entourage d'avoir l'avantage d'avoir un super coach. En fait, il y a plein d'injustices dans le sport et tout le monde se bat avec genre bah chacun son avantage, son injustice etc. Et c'est comme ça que ça se passe le sport de haut niveau. Mais si tu essayes de codifier tout ça et de faire que tout le monde doit avoir absolument le même parcours, le même coach, la même alimentation, et là on voit qui est vraiment le meilleur. En fait, c'est plus du sport français.

00:32:07
 Léane: Et ça montre que l'institution elle est tellement, elle est tellement bancale et elle est tellement là pour justifier un rapport de domination qu'ils sont prêts à faire n'importe quoi. Parce que là, quand même, aux Etats-Unis, on en est à demander aux athlètes féminines de montrer leur sexe quand même, genre pour dire jusqu'où ça va, on est.

00:32:22
 Marie: Pas très très vieux en fait. Oui, ça existe depuis, je crois que c'est les J.O. Le premier, le premier contrôle de sexualité, le contrôle de sexe. C'était psycho dans les années 1960-60 60. Premier contrôle de sexe. Pourquoi? Parce que quand même, c'est chaud. Les femmes, elles sont de plus en plus fortes peut être. C'est des hommes qui se déguisent en femmes pour aller gagner des médailles qui n'auraient pas gagné, tu vois. Donc bon, déjà c'est de la transphobie vraiment déguisée. Et c'est encore, encore que cette histoire de les hommes qui ont peur de perdre une course contre une femme, c'est vraiment juste ça et et du coup, le contrôle de sexe au début c'était ça, c'est genre tu montres tes seins, ta chatte devant un banc de docteur, de vieux hommes blancs de plus de 50 ans qui vont dire oui c'est bien une femme, mais en fait c'était pas suffisant.

00:33:06
 Marie: Il y avait, il y avait quand même, il y avait des femmes qui avaient genre des seins et un vagin mais qui étaient quand même hyper forts. Donc il devait sûrement y avoir un autre problème. Et du coup, en fait, petit à petit, ils sont allés chercher de plus en plus loin et ils sont allés faire des caryotype, genre voir si t'avais bien le chromosome X Y pour te dire si t'avais le droit ou pas de jouer dans la catégorie des femmes quoi.

00:33:24
 Léane: Mais ça vient de là du coup.

00:33:26
 Marie: En fait oui. En fait, le contrôle des sexes aux J.O a existé depuis très longtemps et l'affaire Caster féminin a permis de visibiliser ça parce que c'est la première athlète qui a dit en fait non, en fait non et ai attaqué en justice la Fédération internationale d'athlétisme et le CIO et a commencé à faire du bruit là dessus. Mais ça, ça existe depuis toujours et il y a des affaires terribles d'athlètes qui suivent les conseils de leur fédération pour pouvoir continuer à jouer dans leur catégorie. Et je me souviens pas de son nom qui est sur les conseils de sa fédération qui avait un taux d'hormones trop de testostérone trop important et qui est parti faire une intervention médicale en Asie, gens très loin de chez elle. Et en fait elle ne savait pas, mais elle s'est fait opérer et elle s'est fait retirer une glande qui produit de la testostérone sans qu'on l'informe de rien. Donc elle a subi une violence médicale effarante sur conseil de sa fédération. Après évidemment, elle a sous performer, elle a fait une dépression, elle a arrêté le sport et en fait, il y a énormément d'histoires de femmes comme ça qui se font mutilées sous le joug de leur fédération pour pouvoir rentrer dans ces cases. On en a reparlé grâce à Caster Samia, mais ça existe depuis longtemps.

00:34:29
 Léane: Et c'est ça en fait, c'est que moi non plus j'ai cherché son nom mais je sais que c'est en Allemagne que c'est arrivé plusieurs fois mais assez récemment ou c'est ça. En fait ce sont des athlètes qui partent faire une opération, elles savent pas ce qui va se passer et en fait c'est pour les faire rentrer dans des cases alors qu'en fait par exemple, caster Sélénia, elle, elle a des organes génitaux féminins, elle s'identifie comme une femme et c'est on la force en un dans ses retranchements qu'elle a constaté qu'elle avait un chromosome Y, donc qu'elle rentrait pas dans la dans la case des femmes x, x, x, x, y.

00:34:56
 Marie: Pour.

00:34:57
 Léane: Ça, pour les personnes intersexes. Ouais, voilà, c'est ça. Et mais il y a des choses comme ça qui se jouent en fait. Moi j'ai même alors en 1968, c'est les Jeux de Mexico, il y a eu les premiers tests de féminité, mais le premier si en 440 avant Jésus-Christ, aux premiers Jeux Olympiques, en fait, il y a une femme qui voulait aller voir son enfant, concourir, faire les jeux et qui donc s'est séparé comme un homme. Et en fait, ils se sont dit Oh, il y a un truc bizarre, Ils ont décidé après ça que tout le monde devrait faire nu en fait, les sports pour vérifier que les femmes n'allaient pas s'immiscer donc, dans ces compétitions là en fait.

00:35:29
 Marie: Et donc dans leur petite antre.

00:35:30
 Léane: Ça date depuis super longtemps. Et juste pour finir sur Casters un séminaire, j'ai regardé des constatations médicales. Elle disait que si elle prend les traitements parce qu'elle a refusé de prendre les traitements pour abaisser ses taux de testostérone, son temps allait diminuer de sept secondes sur 800 mètres. Donc en fait il faut se rendre compte que déjà elle a pas le record du monde de la distance. Et sept secondes, ça veut dire que j'ai même pas si elle s'est qualifiée aux championnats d'Europe et aux championnats d'Europe, non, mais aux championnats du monde, oui. Donc elle ne serait pas qualifiée ou championne du monde. C'est pour montrer comme quoi il n'y a aucun recul. Il y a enfin tout est fait genre, vraiment.

00:36:03
 Marie: Et surtout, enfin, c'est des traitements qui sont très controversés, qui sont cancérigènes pour la plupart, qui mettent vraiment en danger la personne qui prend ce traitement sans raison. En fait, c'est on demande vraiment à quelqu'un en très bonne santé de prendre un traitement qui détériorera sa santé parce qu'elle rentre pas dans une case du petit document de la petite personne du CIO qui n'est pas d'accord quoi. Donc enfin, c'est c'est aberrant, c'est vraiment aberrant.

00:36:23
 Léane: Quand Amélie Mauresmo du coup, qui. Qui était au Grand Chelem d'Australie, de tennis, si je dis pas de bêtises, a fait son coming out et tout, et des gens disaient déjà à l'époque que les lesbiennes du coup, n'étaient pas des femmes à ce stade mythique, mais genre que du coup c'était elle était à moitié. Hum. Quand tu regardes sa marionnette sur les Guignols de l'info, elle est caricaturée en homme déguisé en femme. Il y a eu même des clips qui sont sortis où en fait on se rendait compte que c'était elle qui la mettait en scène, en personne travestie. Et en fait à la fin, c'était un monstre et elle avait même plus rien et elle disparaissait de faire un horrible. Et en fait, tout ça, c'était encore une fois tout ce qu'on entend aujourd'hui sur les femmes trans. Les femmes lesbiennes l'ont déjà entendu avec cette histoire de va y avoir dans les vestiaires des perverses, va y avoir. C'est pas des vraies femmes, c'est des hommes, C'est des choses qu'on a déjà entendues et qui se reproduisent, j'ai l'impression à chaque fois, et qui sont en fait le marqueur d'une domination qui est exercée. Et en fait il faut mettre des arguments dessus pour rationnaliser cette domination. Et c'est ce qui s'est passé dans le sport depuis toujours quand il faut rationnaliser la domination, donc interdire des disciplines parce que leur biologie ne va pas dire telle ou telle personne est une femme, telle personne non, et cetera et cetera quoi.

00:37:34
 Marie: Après ça a été fait dans le sport dit féminin ou en tout cas pratiqué par les femmes, parce qu'en fait c'est ça si les hommes arrivaient à exploser des records, c'était vraiment des dieux. Et d'ailleurs ça me fait beaucoup rire quand un rire en jaune, c'est que quand je lis les articles sur le sport, c'est marqué les femmes vont elles réussir à battre les hommes? Mais en fait, mais.

00:37:54
 Léane: C'est pas ça la.

00:37:55
 Marie: Question, non mais. Et puis en plus quand il y a une femme, enfin il y a des hommes qui sont derrière elle aussi. C'est à dire que jouer au tennis contre Serena Williams, même si il y a je ne sais plus combien de pour centage d'hommes qui disent qui mettrait un poing contre, s'énerve William, c'est pour montrer quand même le niveau de. Enfin, vraiment de déconnexion totale avec le niveau de pratique de certaines joueuses. Mais en fait, quand j'ai lu une femme qui a terminé quatrième sur un très long trail et cetera, elle disait Est ce qu'elle arrivera à battre les hommes? Mais elle en a déjà battu. En fait, les gars, il y en a des milliers derrière elle en fait quoi? C'est à dire qu'on standardise comme si l'ensemble des hommes pratiquait mieux le sport que l'ensemble des femmes.

00:38:28
 Léane: Enfin, les meilleurs dessinent.

00:38:29
 Marie: Ouais, c'est ça, c'est vraiment. C'est pour montrer à quel point c'est vraiment ancré en fait, le sexisme et le fait que les performances des femmes doivent être limitées sans inclure toutes les autres personnes qui pourraient, qui pourraient encore repousser ces limites.

00:38:41
 Léane: Quoi. C'est l'histoire de Billie Jean King qui est une tennisman américaine qui qui est une des premières femmes tennismen professionnels et en fait qui commençait sa carrière professionnelle et tout très très bonne. Vraiment une athlète de ouf. l'Ancien champion du monde américain à la retraite disait Non mais je là bas et du coup ils ont organisé un match et elle a gagné. Et en fait, c'est vraiment ce truc de Bah ouais, arrêtez les gars de croire que les femmes sont autant en dessous de vous que ça quoi. Parce que Bill Jane King, elle a gagné son match contre un ancien champion du monde américain. Et du coup, ça c'est aussi pour ça que le tennis, c'est un des sports qui est les premiers à avoir introduit des des primes égales pour les hommes et les femmes, parce que Beijing King a fait aussi ce ce travail là de dire Bah en fait non, genre on est au niveau et on est meilleur que beaucoup d'hommes, très bon, enfin que beaucoup d'hommes professionnels aussi, et c'est important de le noter, cette différence là quoi.

00:39:34
 Marie: Et quand tu parlais d'Amélie Mauresmo et de toutes les price money en fait, c'est quoi? On dit il y a. Il y a des tenniswoman qu'on témoignait récemment en disant qu'on leur avait conseillé pour se faire plus d'argent. On leur avait dit En fait, quand vous faites du tennis pro, vaut mieux être belle et dans le top 100 que moche. Et dans le top dix quoi. C'est à dire qu'en fait, t'as toujours ce truc où il faut, qu'en plus les femmes sportifs de haut niveau qui fassent des pubs, celles qui gagnent le plus d'argent, ce sont celles qui sont jugées belles par la société, dont le corps musclé sont musclés mais pas trop, et cetera. Par contre, tu vas avoir des mecs représente pas des canons de beauté mais qui eux sont croulent sous les non mais je ne veux pas établir des des échelles de beauté ou non, c'est vraiment hyper subjectif. Mais par contre on ne va pas se demander si Federer il est beau gosse quoi. On va se dire le mec il est super fort, de toute façon il va avoir des contrats. Par contre si t'es dans le top dix chez les meufs et que t'es pas hyper jolie aux yeux de la société, tu vas galérer à avoir des contrats. Ouais donc c'est en plus tu as tout ça. C'est à dire que bon, il faut performer en tant que femme. Ensuite, si tu veux en vivre, il faut que tu sois jolie, il faut que tu sois musclé mais pas trop. Et tu as tout ça. En fait, les hommes ils ont pas ce problème là quoi.

00:40:43
 Léane: Ça se voit aussi dans le foot. Là il y a un truc qui me. Dans le foot féminin, il y a un truc qui me désole un peu, c'est qu'il y a eu une grosse visibilisation, une grosse médiatisation au moment de la Coupe du monde en 2019 et j'ai remarqué. Après moi, c'est peut être juste mon ressenti, mais j'avais l'impression qu'après je le voyais de plus en plus de meufs sur le terrain de foot maquillées pour leurs matchs. Eugénie Le Semeur qui fait des partenariats avec des marques de vernis à ongles, des joueuses qui se mettent du rouge à lèvre pour aller faire leur match de foot et tout. Et en fait, j'étais. Je me demande est ce que est ce qu'elles font ça genre parce qu'elles doivent prouver qu'elles ne sont pas toutes lesbiennes pour pouvoir continuer à être regardées par des mecs? Est ce que c'est ça qui se passe vraiment quoi?

00:41:17
 Marie: Il y a de ça, il y a la pression des entraîneurs, mais par exemple, l'équipe l'Equipe au Brésil de foot féminin n'a pas le droit de se couper les cheveux. Elles doivent garder les cheveux longs, C'est une obligation. Donc oui, il y a plein de choses genre je pense à l'échelle personnelle et à l'échelle, comme tu le disais, des contrats et tout qui viennent s'additionner à tout ça. Et tout ça cumulé aussi fait que les performances en sont directement impactées et donc que ça participe toujours à dire ce récit que les femmes seraient naturellement sur toutes les disciplines inférieures aux hommes.

00:41:45
 Léane: Et en fait, quoi qu'elle fasse, il faut qu'elle reste belle à regarder. C'est ça qui fait ça.

00:41:49
 Marie: Il y a déjà dans le sport de haut niveau, il y a déjà un contrôle du corps. C'est le principe des choses qui est souvent créé par les entraîneurs et les staffs. Mais en plus tu as un contrôle des corps, dix féminins en tout cas qui sont perçus comme tel. Ça c'est ancré avec un jugement, un mal games qui est présent mais vraiment. Enfin voilà, j'ai moi je fais plus de dix ans, je sais qu'on est soumis à ça, même en tant que staff, en permanence, en permanence. Donc évidemment que ce que tu dis, ce que tu soulèves, c'est hyper intéressant je trouve, sur le fait qu'elles ont quelque chose à prouver tout ça, je pense que c'est tellement ancré dans la culture sportive, viriliste mâle avec ce male gaze qu'en fait ouais, elles ont ou un truc à prouver ou besoin de bien sentir ou éviter de se ramasser des remarques. Parce que t'as ça aussi, c'est qu'on va dire machin tu. Je sais pas moi, t'es moins belle que d'habitude, t'es quand même pas jolie quand tu fais du sport machin et tout ça. Les mecs, on s'en fout s'ils ont leurs cheveux en bataille, les trucs comme ça. Il faut que les meufs sur les podiums à champs, qu'elle soit bien coiffée, éventuellement maquillée, etc. T'as peut être t'as tous ces trucs là en fait, qui se mettent en place aussi.

00:42:46
 Léane: Moi je me souviens quand j'ai commencé à développer des épaules et tout, j'étais en mode ouh là là, je développe des épaules et on me le faisait vachement remarquer en mode t'as une carrure et tout. Et je pense que ça a participé aussi au fait que du coup je fasse très attention à pas développer trop de carrure alors qu'en vrai c'était méga stylé mais bon.

00:43:02
 Marie: Et puis en plus les équipementiers sportifs continuent à le perdurer. C'est ou clap? Parce qu'en fait ou c'est basé sur des anatomies qui sont considérées comme masculines, donc t'as pas de la place pour les seins, t'as pas la place pour les fesses, alors qu'en général quand t'es sportive c'est tout, pas dans les sens ne se développe pas, mais les fesses c'est des trucs qui peuvent être un petit peu plus volumineux. Quand tu fais du sport, les cuisses c'est la même chose, donc en fait tu te retrouves avec nous. Je sais que en général on est habillées, je ne suis pas sportif de haut niveau, mais j'ai été sportive et tout ça et je vois très bien comment ça se passe pour les filles dans les équipes. En fait y a des trucs, c'est pas du tout adapté aux morphologies quoi. T'as des colles qui remontent super ou du coup ça te tire sur la poitrine? T'as pas de place pour les bras parce qu'ils disent pas que les meufs qui font du sport de haut niveau vont avoir des gros bras. T'as tous ces trucs là quoi, tu dis et tu as les équipementiers qui disent non. Bon, c'est simple, on va prendre la taille standard des mecs et puis on va la faire juste un petit peu plus petite, changer l'état et non mais c'est pas comme ça que ça fonctionne. On fait quoi?

00:43:50
 Léane: C'est ça? On va centrer, raccourcir ouais, et ce serait bon. Et mettre du.

00:43:53
 Marie: Rose, c'est.

00:43:54
 Léane: Ça? Mais mais c'est ouf! Enfin, au niveau des équipementiers, il y a des articles qui sont sortis récemment suite à des blessures qu'il y a eu dans le championnat anglais féminin. Comme quoi en fait, au niveau des chaussures, les chaussures elles sont pensé pour les hommes et la morphologie du pied et pas du tout pareil pour un homme et pour une femme. Et du coup les femmes qui jouent au foot à haut niveau avec du matériel de très très haute qualité ont quand même un risque beaucoup plus haut de se blesser que les hommes parce que c'est pas fait pour elles quoi. Elles ont plus de chance d'avoir le pied qui s'arrête au moment de faire une prise d'appui, etc. Et en fait, bien au delà du confort, il y a aussi une vraie notion de prise de risque à utiliser et du matériel qui n'est pas fait pour soi quoi, sur les maillots et tout. Heureusement, il y a, il commence à y avoir des petites initiatives et tout à Paris, il y a notamment une marque qui s'appelle Al Caisse au cœur, qui fait des maillots. C'est une joueuse de foot qui est à fond des ailles, qui en avait marre d'avoir que des trucs genre cintré et rose. Et en gros elle a dit ben non, en fait, on peut aussi faire des trucs beaux et confort pour les femmes, c'est pas si compliqué et du coup on va le faire et du coup elle commence à le faire et à l'équipe de plus en plus d'équipes de foot en France. Mais elle commence aussi à s'équiper dans le roller derby et c'est super. Mais en fait c'est c'est, c'est local, enfin c'est c'est national mais ça reste local. Et oui, c'est une prise de conscience collective qui est en train d'être faite parce qu'on commence à peine à écouter les femmes qui font du sport depuis des années et qui disent ce matériel il est nul, il est pas fait pour moi, j'ai rien, j'ai pas, j'ai pas un short à ma taille, j'ai pas un truc confort quoi.

00:45:16
 Marie: Mais là, je ne sais pas si vous avez vu récemment, mais il y a eu les joueuses de tennis pros qu'on dit nous à Wimbledon, qui est un des plus grands tournois du monde, où la tradition et l'obligation et d'être en tenue intégralement blanche. Et en fait, c'est que là, sur le prochain tournoi que les femmes auront droit de ne pas porter de blanc parce qu'en fait elles ont dit en fait, nous, quand on joue 4 h, on a un peu peur quand on a nos règles quoi. Ouais, notre joue quoi. Genre en fait c'est hot tu au milieu. A d'une arène, un lieu où il y a des dizaines de milliers de personnes. Tu t'es regardé par des millions de personnes parce que c'est une médiatisation et en fait dans leur tête. Mais obligatoirement, quand t'as tes règles, tu le sais très bien que obligatoirement ça te fait paniquer. Tu l'as un petit peu en tête que tu flippes d'avoir une fuite et d'avoir une énorme. Enfin, c'est ridicule, c'est ancré, c'est à dire qu'on devrait pas en avoir honte, mais n'empêche que obligatoirement, c'est des trucs auxquels elle pense. Surtout les joueuses de tennis qui sont hyper sexualisées, qui sont hyper utilisées comme des modèles, des top models, des mannequins. Évidemment qu'elles ont peur et je peux bien les comprendre qu'au bout de 4 h tu dois dire oui. Alors peut être que mon tampon n'est pas au top quoi. Mais évidemment. Et tu dis là, on est en 2022 et c'est que maintenant que ça arrive, c'est ouf quoi.

00:46:22
 Léane: Complètement ouais aussi en fait. Enfin cette façon qu'ont les équipementiers de faire des trucs pour les femmes, ils sont hyper cintré et tout, ben encore une fois, ça exclut les personnes trans. Ça veut dire qu'il y a un body type possible pour toutes les joueuses dans ton équipe? C'est celui là. Et si t'as un problème, bah t'as qu'à mettre un maillot de mecs et ça ne sera pas tout à fait le même. Mais est ce que c'est vraiment grave? Bah oui, en fait c'est vraiment grave. Et pour le coup, dans Roller Derby généralement, en fait, ce qu'on fait, c'est qu'on propose plusieurs coupes de maillots possibles et tu choisis si tu veux un débardeur, tu veux un tee shirt, etc. Mais même dans le derbies, en fait, tu ne trouves pas toujours des équipementiers qui qui font vraiment des maillots avec des coupes qui correspondent à tous les stades. Donc là il faut encore aller chercher, tu vois, Ok, qui est ce qui le fait vraiment bien et tout, mais c'est c'est un moyen aussi en fait de donner un peu plus de pouvoir aux joueuses, c'est de les laisser décider de là, de leur maillot et de leur équipement quoi que ce soit. Refuser de mettre des shorts blancs à Wimbledon, mais aussi dans les équipes de foot. Il y a de plus en plus d'équipes de foot qui demandent à ne plus avoir de short blanc dans l'équipement ou que ce soit au niveau du carrément du maillot de pouvoir choisir sa coupe. En fait, c'est pas si grave d'avoir un joueur dans l'équipe qui a un débardeur et un joueur qui a un tee shirt. Ce qui compte c'est d'être à l'aise. On est là pour faire du sport, C'est pas un défilé de mode, tu vois, c'est pas On est pas en train de tourner un clip. Tout doit pas être genre parfait et faut peut être redonner un petit peu de liberté à ce niveau là aussi si on veut rendre le sport vraiment plus inclusif.

00:47:45
 Marie: On le voit aussi sur le contrôle donc des corps et aussi des détenus. C'est que tu vois que la gymnaste, par exemple, la première gymnaste qui n'a pas porté un justaucorps, c'était l'année dernière aux championnats du monde. C'était une Belge je crois, qui a décidé de dire ben non en fait j'ai pas envie parce qu'en fait quand je fais des écarts, ben en fait j'ai peur que ma vulve elle sorte quoi. Mais en fait tu peux comprendre que même chose, qu'en fait c'est des trucs que tu coquelles, tu t'es déjà stressé de ta compétition, de bien réussir et de ça. Et en plus il faut que ta tenue elle soit parfaite. Donc elle avait porté un legging, enfin un truc intégral et ça avait ouvert la possibilité aux autres. Et en fait ça n'a pas vraiment posé de problème. Ça, on en a beaucoup parlé, mais ça n'a pas vraiment posé de problème en fait. C'est que si il faut faire les trucs avant, il faut forcer un petit peu les choses pour dire ah oui, en fait c'est vrai qu'on pourrait vous autoriser à le faire. Ben oui, merci quoi. Mais, et on va dire les joueuses de volée, il faut que vous restez.

00:48:33
 Léane: En.

00:48:34
 Marie: Maillot de bain. Ou alors même maintenant c'est en train de changer un petit peu, mais à un moment c'était obligatoire. Par contre, vous n'avez pas droit de porter le voile, c'est interdit. Il faut que vous portiez une tenue longue mais pas trop longue parce que sinon ça peut être un petit peu chelou. Et en fait c'est ça tout le temps quoi. C'est à dire que en fait, parfois on leur on aimerait bien leur demander de se mettre d'accord, on a le droit de faire quoi, comment? Et dites nous directement si vous le savez, parce qu'en fait vous ne le savez pas, vous ne le savez pas. Vous voulez juste créer des interdictions pour contrôler, avoir un pour continuer à avoir un contrôle sur les corps. En fait, je pense.

00:49:00
 Léane: Que finalement on en revient à ça, c'est qu'il y a vraiment, je pense que c'est plus difficile pour les athlètes professionnels, mais pour moi la solution, elle réside dans le fait que collectivement, déjà, il y a une transgression des règles et ensuite qu'on remodèle les conditions selon nos termes plutôt que de toujours être en train de courir en quémandant le moindre petit truc. Et je pense qu'il faut, il faut faire comme a fait le roller derby, c'est à dire à expérimenter, imposer ce truc et imposer son cadre pour éviter d'être toujours restreinte et restreint. Après je pense que quand c'est ton métier etc. C'est plus difficile, mais je pense que la solution elle réside pas mal pas mal dans ça finalement vos vos règles ne nous conviennent pas, on va créer les nôtres et après c'est apprendre.

00:49:41
 Marie: Voilà c'est correct, c'est de créer enfin de la discussion et de l'horizontalité au sein des fédé quoi. Parce que là tout est très vertical, c'est tout le temps les mêmes qui prennent les décisions et les joueuses sont très peu écoutées en fait. Heureusement, il y en a qui commencent à avoir de l'influence, une plateforme qui prenne la parole, qui dise ça c'est pas normal et tout, qui utilisent les événements ultra médiatisés comme les J.O pour faire leur point. Enfin, pour dire ça, je veux que ce soit visibiliser comme prise de position et du coup qui ils le font, mais c'est souvent au profit de leur santé mentale, de leur carrière, de tout ça, alors que c'est pas des gens qui ont des avis disruptif, unique et révolutionnaire. C'est souvent des choses assez basiques qui sont demandées et qui sont des avis qui sont partagés par la plupart des pratiquants et des pratiquantes. Donc la solution c'est juste d'apprendre à s'écouter, tu vois. Mais après dans le derby, là nous on a rejoint la fédération et on commence à se heurter aussi à des problématiques de règlement. Parce que une question très très basique, c'est que. Du coup, on crée un championnat de France comme on crée un championnat de France qui est sous l'égide de la fédération. C'est une fédération qui est régie par le CIO et du coup, toutes les démarches de contrôle antidopage sont gérées par le TASS, le Tribunal arbitral du sport. Et c'est un truc que c'est, une instance à côté qui a genre son règlement et qui dit ça, y a pas le droit, ça, il y a pas le droit, ça, il n'y a pas le droit, ça, il n'y a pas le droit, on dépiste tout et voilà. Et c'est très rare qu'il y ait des dépistages en cinq ans de championnat de roller derby, il y en a eu une fois, tu vois, Mais ça peut quand même arriver. Sauf que dans la liste qu'ils ont de trucs interdits, il y a des hormones. Et nous, roller derby, on a beaucoup de personnes trans. La question c'est qu'est ce qu'on fait? Et la solution que nous a donné la fédé, c'est vous allez voir un médecin, vous faites un médecin de la fédération, donc vous devez payer cette séance de médecin. Donc c'est excluant pour les personnes précaires, donc vous devez payer. Et ce médecin, il fait un petit papier pour dire oui, vous avez le droit d'utiliser ça, mais peut être ça ne suffira pas, mais peut être ça suffira, mais on sait pas et aussi c'est pas rétroactif. Du coup, si vous avez fait des championnats de France avant et qu'on découvre que vous l'avez, vous avez toujours été sous hormone hormone, à ce moment là, peut être il y aura des problèmes, mais peut être pas, on ne sait pas trop. Et en fait ils savent, il faut faire. Est ce que le roller derby, s'il se passe un truc comme ça, on dit merci, Bonsoir quoi. Enfin, il y aura forcément un mouvement énorme si un jour une personne trans se prend une amende parce que c'est parce qu'elle est emmenée et qu'elle participe aux championnats de France, ça passera pas. Mais on se dit que la FFF doit faire en sorte que y'aura pas ces contrôles là ou que ce soit géré de façon un peu amiable et tout. Mais en fait, il y a nous, on veut juste qu'il y ait une réponse claire et de genre. En fait on retire ça de notre de notre règlement, sauf que c'est pas eux qui gèrent ça. Du coup faut aller voir plus haut et encore plus haut et encore plus haut. Et en fait c'est des gens qui sont inatteignables et qui entendent pas du tout les revendications de plein de joueuses quoi.

00:52:25
 Léane: Je pense que c'est ça en fait, c'est au delà de la possibilité d'aller les contacter, c'est que tu sais très bien. Moi c'est quand je suis avec les athlètes, je participe au contrôle antidopage, je ne le fais pas, mais je vois très bien comment ça fonctionne. Je vois très bien les personnes qui sont en charge de ça. Tu sais très bien que ce sont des personnes déjà qui ne sont pas du tout éveillées au sujet, parce qu'en fait c'est ça la problématique et qui est la problématique du sport en général. C'est à dire qu'en fait les gens ne s'interroge pas sur le sujet, essaye pas de s'éduquer dans toutes ces décisions qui ont été prises sur les personnes transgenres et intersexes, dites moi le nombre de personnes trans et intersexes qui ont fait partie des discussions? Moi je peux vous le donner ces zéros, ils s'en foutent. Donc en fait c'est pour moi, J'aimerais bien que ce soit comme ça, mais tu sais que c'est impossible et c'est ça en fait, dès que tu vas rentrer dans le cadre, tu vas devoir être soumis à ce genre de choses et je suis persuadée que ça ne suffira pas. Moi je suis persuadée que tu auras des médecins préleveur et des médecins qui font les diagnostics des urines et ou des prises de sang et que tu sais très bien y dire quoi. Une personne trans j'en ai rien à foutre que ça soit coordonné en fait pour.

00:53:18
 Marie: Tomber aussi sur des médecins transphobe diront ben ben attends oui ça c'est un abus.

00:53:23
 Léane: Nous on la.

00:53:24
 Marie: Faire et me faire chier, eh ben et.

00:53:25
 Léane: Tu prends deux ans de suspension où tu es, tu es contrôlé positif ou positif? Un contrôle antidopage, c'est deux ans de suspension de licence. Tu ne peux plus pratiquer ton sport pendant deux ans, en compétition la plupart du temps. Donc voilà. Mais c'est sûr que ça se heurte à des choses par méconnaissance et par non envie de connaître en plus quoi.

00:53:39
 Marie: Est ce qu'il y a genre une possibilité d'avoir un syndicat LGBT sportif ou quelque chose comme ça? Est ce que c'est des choses qui existent, qui pourraient être inventées?

00:53:48
 Léane: C'est pas quelque chose qui existe. Il y a une fédération LGBT, une fédération du sport LGBT qui met en relation les clubs LGBT français qui créent des événements et qui donnent un peu des des notions de bonne conduite et de l'accompagnement quoi. Après une syndicalisation. En fait, on est encore dans ce truc de si nous écoute pas là haut, ça serra enfin c'est c'est un peu du vent quoi. Enfin en fait on va devoir passer par des moments où il va y avoir ce problème là et du coup ça va faire un scandale et du coup on va en parler. Et du coup, même eux dans leurs hautes sphères, ils vont en entendre parler quoi? Mais pourquoi pas? Enfin après il y a plein de choses qui peuvent être faites, mais il faut des gens qui aient un pouvoir d'influence. Il faut des athlètes pros en exercice qui soient capables et qui aient la enfin la volonté de mettre en péril potentiellement leur carrière, leur image et du coup, bah leurs relations avec des sponsors, etc. Donc c'est très compliqué et c'est encore faire reposer les solutions sur des individus qui mettent eux beaucoup de choses sur la ligne. Et plutôt que de compter sur des instances dirigeantes qui devraient être à notre écoute parce que c'est nous qui faisons vivre leur sport en fait.

00:54:48
 Marie: Mais c'est vraiment là que tout réside la limitation des changements de comportement, de perception, de règlement au sein du sport et du sport pro. C'est le fait qu'en fait on fait, on demande aux athlètes de faire tous eux de leur côté, alors qu'en fait ça ne veut pas bouger au dessus quoi. Et je pense que, par exemple, ce qui se passe alors, c'est extrême parce que c'est des footballeurs pros, Mais ce qui se passe au Qatar à l'heure actuelle, ou en fait ce sont les instances fédérales qui prennent l'ensemble des décisions et on dit ouais, mais comment ça se fait qu'ils décident pas de ne pas y aller? En fait, ce n'est pas possible de ne pas y aller. Enfin c'est impossible. Et je suis désolé. Moi j'aimerai bien que l'ensemble j'y ai pensé. Je me disais ça aurait été incroyable que toute cette équipe de France dise ben non, on ira pas là bas, c'est impossible, c'est impossible. Il faut être réaliste. C'est à dire que j'aimerais, mais être utopiste et dire que ouais, ils auraient dû faire front commun, ils ont dit non, c'est pas normal ce qui se passe là bas, c'est pas normal. Comment ça s'est passé? C'est pas normal. Mais en fait le problème c'est que tu as des personnes avant politique influentes qui ont décidé sans problème en se mettant de. Argent dans les poches, que ça allait très bien là bas et que ça va continuer parce que c'est la Coupe du monde qui a fait le plus de bénéfices. Ils ont fait, je sais plus ces deux ou 3 milliards de dollars de bénéfices. Donc le boycott, en fait, ça c'est des trucs pour moi qui sont genre presque un militant, c'est à dire qu'on dit ouais, il y a un gros truc, qu'est ce qu'il se passe? Rien du tout. Mais je vous dis vraiment, c'est que. Et c'est horrible parce que moi j'aime bien le foot, je regarde pas la Coupe du monde parce que vraiment, pour moi, c'est indispensable de la boycotter, même si à mon échelle ça ne changera absolument rien. C'est plus un truc personnel de conviction que je fais, mais ça ne changera rien et ce sera la même chose dans quatre ans, dans huit ans, dans douze ans. Parce qu'en fait, personne. Tant que les instances elles changeront, pas, tant qu'elles elles écouteront pas les personnes concernées, tant qu'elles intègreront pas les personnes concernées dans leurs instances sportives et politiques, ça ne bougera.

00:56:26
 Léane: Pas, mais totalement. Et puis en plus, il y a vraiment ce truc de tu vois, quand Emmanuel Macron qui dit qu'il ne faut pas politiser le sport et que le sport n'est pas politique, etc. Mais pourquoi? Parce que lui, il est déjà en train de penser J.O. 2024. Je ne vais pas me mettre des nations à dos. Donc il y a aussi ça, c'est que tout le monde rêve d'organiser son championnat à son truc chez soi, les J.O. Et cetera. Et du coup il y a un soutien entre entre pays et le sport de toute façon a été toujours hyper politique. Enfin on pense à la guerre froide et aux Etats-Unis, et la Russie quoi.

00:56:58
 Marie: Mais Macron le sait bien, ils vont quand même un tee shirt sur le site de l'Elysée avec sa photo comme ça qui célèbre le but de la France par c'est il le sait que le sport est politique, hein?

00:57:08
 Léane: Ah oui oui, non.

00:57:13
 Marie: Mais enfin en fait, le problème c'est qu'on pointe du doigt ceux qu'on peut pointer du doigt et du coup les joueurs. Ben ouais, Lloris, moi il m'a trop déçu, je trouvais que c'était un gars exemplaire avant et là je l'entends sur les questions LGBT et celui là, genre mais pauvre type, c'est tellement décevant et du coup ouais, j'ai envie de lui en vouloir et tout. Griezmann qui prend d'habitude toujours des positions politiques claires, qui dit rien, ça me déçoit trop aussi, ça me frustre et en fait, je suis en colère contre eux parce que j'ai leur visage et leurs noms. Mais la personne contre qui je suis vraiment en colère, c'est la personne de la FIFA qui a dit à l'équipe belge Je crois qu'il y avait un love dans l'étiquette là, qui a dit Ah les petits beiges. Bah non, en fait, vous n'avez pas le droit de porter ce maillot parce que y a un sous entendu, tu vois. Mais cette personne là de la FIFA, j'ai pas son nom, j'ai pas son visage, je peux pas la taguer sous un post, tu vois, j'ai pas atteint attentat et du coup c'est plus dur de lui en vouloir. Mais faut pas détourner notre notre colère non plus quoi. Faut faut pas oublier que c'est ce là haut qui décide tout entre eux, dans leur entre soi, dans l'ombre. Qui sont les vrais homophobes de la partie quoi.

00:58:14
 Léane: Et là, moi où je suis déçu. Alors mise à part les noms que tu viens d'évoquer parce que pas Griezmann mais Lloris, pour le coup, il a. Il a vraiment tenu des propos en plus problématique. Vraiment, c'est la Fédération française de foot. C'est à dire que tu as la Fédération allemande de football qui a dit en comité de presse nous sommes victime d'une censure. Voilà. Et là tu as une instance sportive officielle qui dit nous sommes victimes d'une censure, tu as l'équipe belge qui porte, qui a lutté pour avoir le brassard. Ils leur ont dit non, qui a lutté pour avoir ce petit truc love. Mais c'est vraiment symbolique. Ils ont euh non, là j'ai vu un article qui est sorti ce matin où ils leur ont demandé de changer leurs maillots d'échauffement parce qu'ils les estimaient trop colorés et c'était pas avec un drapeau LGBT plus un, c'était vraiment trop coloré donc ça pouvait ressembler. Si vraiment. Voilà, donc mais là tu sans pour moi du AS, tu as déjà des instances officielles, la fédération allemande, la fédération belge qui ont dit non, on n'est pas ok et qui.

00:59:13
 Marie: Poussent, qui poussent, qui poussent, qui poussent.

00:59:14
 Léane: Pour aller contre le système. La Fédération française n'a rien fait. La fédération britannique a dit vous ne voulez nous faire payer une amende? Pas de problème, on la paye. Mais même on vous met plus si vous voulez pour le porter ce brassard one love, il n'y a aucun problème. Il était vraiment go! On y va sans aucun soucis. Nous déjà avant ça, on avait dit non et après comme les britanniques ont poussé, ont poussé, ont poussé, ils ont dit ben dans ce cas là, on mettra un carton jaune à votre capitaine avant le début du match. Et là ils ont dit ah ben ouais, non, on peut pas, parce qu'en fait t'as des sanctions sportives et que ça c'est pas possible, mais là t'as déjà pour moi déjà c'est fédérations, elles ont fait un petit peu le taf et elles n'ont pas fait reposer ça sur leurs athlètes. Elles n'ont pas fait reposer ça sur les supporters et les supportrices. T'as tous ces trucs là en fait et nous on a rien fait. Bah allô la Fédération française de football, hein?

01:00:01
 Marie: Moi, ça fait longtemps que j'ai arrêté d'être déçu par Noël Le Graët. Personnellement, c'est le président de la Fédération française de foot qui est quand même une des pires personnes au niveau des instances dirigeantes. J'ai milité aussi dans au sein des collectifs Les Gibbeuse en tant qu'allié et où du coup on a été au front face à la Fédération française de football qui nous a vraiment traités comme de la merde quoi. Enfin qui a fait semblant de nous écouter, qui nous en a fait une action. On allait dans leurs locaux, on a fait une occupation des locaux jusqu'à ce qu'ils acceptent de voir quelqu'un et en fait, ils nous ont fait voir quelqu'un qui qui n'avait pas du tout de pouvoir et qui nous a dit On vous rappellera mais en fait ne le. Ray, c'est vraiment une personne. C'est ce que tu disais tout à l'heure sur la politique des fédérations. C'est quelqu'un qui est placé là et qui a son agenda misogyne et raciste à tenir et qui le tient hyper bien quoi. Genre lui, il remplit ces objectifs pour le coup sans soucis quoi. Et en fait, c'est ouais, c'est important de dire que notre fédération elle n'a rien fait non plus, mais moi ça m'étonne même plus. Enfin, je m'attendais à rien de leur part parce qu'ils sont tellement au frais sur tous ces sujets là que tu peux même avoir de l'espoir. l'Instance dirigeante française quoi.

01:01:13
 Léane: Est ce que vous avez un petit mot de la fin puisqu'il va falloir qu'on termine?

01:01:16
 Marie: En fait, si vous voulez des ressources sur la question des personnes trans, dans le sport, il y a. C'est en anglais, mais il y a un nageur américain qui est super qui s'appelle Ping m'enterrer sur Insta et qui fait. Et il y a aussi The Criss, Môsieur qui est un athlète de triathlon je crois, ou un d'athlétisme. Et c'est deux personnes trans qui font un travail phénoménal sur la mise en commun de ressources, sur la centralisation de ressources au niveau de la place des personnes trans dans le sport, notamment une Ping Monterrey qui combat vraiment très très fort toutes les lois qui sont en train de passer, qui excluent les personnes trans du sport universitaire aux Etats-Unis et qui prouvent en fait continuellement par A plus B que tout est du flan. Enfin, tous les arguments sont du flan et que en fait, c'est vraiment de la transphobie pure et dure. Parce que les craintes qu'il y a sur eux, genre ouais, les femmes trans qui viennent dans le sport féminin vont dominer le sport, c'est invalide comme argument parce qu'il y a zéro femmes trans qui dominent le sport universitaire aux Etats-Unis. Il y en a une qui a gagné une course il y a pas longtemps, mais avant transition, elle gagne aussi plein de courses et du coup voilà, si je peux juste donner un petit conseil, c'est d'aller d'aller suivre ces deux personnes là.

01:02:28
 Léane: Et moi ce que je dirai, c'est qu'il faut inclure le sport dans nos luttes et inclure les luttes dans le sport aussi parce que ça sclérose vraiment, ça réunit l'ensemble des oppressions comme tu le disais. Capucine qui sont qui existent au sein de la société mais dans un mini univers et qu'on a vraiment un champ, une forêt hyper fournie à venir débroussailler. Et c'est hyper important de le faire parce que vraiment, je pense que ça fera avancer énormément de choses à la fois dans le sport, mais à la fois dans nos luttes.

01:02:55
Léane: Merci beaucoup. Merci et à bientôt. Merci pour votre écoute. Mécréante est une émission totalement indépendante et uniquement financée par ses auditrices pour le prix d'un verre. Vous pouvez soutenir l'émission en me rejoignant sur Patreon. Sur cette plateforme, vous accéderez à de nombreux contenus supplémentaires, dont une émission de podcast en exclusivité. Merci également à mes professeurs pour les cours à ce sujet et à vous pour l'écoute.